Les neurosciences au service du scénario

Pour la première fois et avec succès, ce jeudi 27 Février 2020, Séquences7 a organisé un atelier sur les neurosciences.

Les 15 adhérents de Séquences7 participant à cet atelier ont pu échangé avec Emmanuel Kuster. Sa backstory ? Ingénieur télécom et passionné de cinéma, ce dernier s’est rapidement tourné vers l’industrie audiovisuelle et s’intéresse depuis 2016 aux neurosciences et à l’intelligence artificielle. Il a rencontré le fondateur de « Fiction Lab », qui est un programme de recherche en sciences cognitives appliqué à l’industrie des contenus. Ce dernier a d’ailleurs collaboré avec des studios américains. Enthousiaste, Emmanuel en devient consultant. Aujourd’hui, il développe Abordage Project, une communauté de créatifs et de scientifiques travaillant à une meilleure compréhension du storytelling.

Le cerveau, mode d’emploi

Après un bref tour de table pendant lequel nous avons dû donner notre définition de l’émotion, Emmanuel a développé son atelier en 2 parties :

Une partie plus théorique sur le cerveau : son anatomie, la structure biologique, le système nerveux, les neurones. Ce sont les neurosciences.

Une autre partie sur le traitement de l’information, de la mémoire, des émotions, de la psychologie que sont les sciences cognitives.

Le tout est d’analyser comment ces deux fonctions interagissent ensemble pour comprendre le fonctionnement de notre cerveau…

 

Les émotions à susciter

Le cerveau est divisé en 2 : c’est le cœur et la raison. D’un côté, il y a le cerveau de la réflexion. De l’autre celui de de la fonction intuitive, de l’émotion dans lequel 80% des décisions sont prises.

En effet les émotions pilotent l’attention et elles jouent un rôle très important dans la prise de décision.

L’anxiété, par exemple est un terrain émotionnel important. Le spectateur qui ressent une angoisse, « stresse ». Ce stress entraine une réaction biologique du corps avec une augmentation du cortisol et de l’adrénaline qui focalisera le cerveau du spectateur sur l’action que le héros a à entreprendre. Il ne zappera pas.

C’est donc le cerveau de l’intuition et des émotions que les scénaristes doivent essayer de toucher pour satisfaire le public et le rendre « accro ».

Après un court topo sur le neuromarketing, Emmanuel a  passé en revue les 6 émotions de base (la tristesse, le dégoût, la colère, la joie, la surprise, la peur) avant de nous dévoiler ce qui déclenche une émotion, quelles sont les situations fondamentales auxquelles le héros doit faire face, quels sont les enjeux.

Avant de se séparer (et que notre cerveau ne rentre en ébullition), Emmanuel nous a dit quelques mots sur l’intelligence artificielle (IA). En effet les grandes compagnies s’en servent pour analyser des données sur la possible rentabilité d’un film et qu’à ce jour le seul court métrage écrit par une IA fut…inexploité car vide de sens. Il nous a rassurés sur le fait que seul un cerveau humain pouvait concevoir de belles histoires.

Amis scénaristes, l’intelligence artificielle n’est pas prête à nous remplacer…

M.B.

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