Noël : des livres sur le scénario, la bonne idée cadeau

Mais qu’est-ce qui pourrait bien faire plaisir à un scénariste émergent au pied du sapin ? On vous a concocté une wishlist de livres qui pourraient faire des heureux.   

Construire un récit, d’Yves Lavandier

construire un récit Lavandier
Images tirées du film Un jour sans fin.

C’est notre champion toutes catégories. Ce titre, réédité en septembre dernier et très enrichi depuis la précédente édition, aborde la pratique de l’écriture scénaristique, de la structure narrative (pour la théorie, on replonge dans l’autre incontournable, également signé Lavandier : « La dramaturgie »). Protagoniste, objectif, obstacles… Il est toujours bon de se replonger dans les bases. Car si on trouve une infinité de personnages, d’arènes, d’incidents déclencheurs… En revanche, « on ne peut pas dire qu’il y ait une infinité de motivations et d’objectifs, rappelle Yves Lavandier, ce sont toujours les mêmes forces qui meuvent les organismes vivants ». Dans cet ouvrage, l’auteur rappelle que tout début de film revient d’abord à en trouver le sens. Et en même temps, il explique comment éviter le didactisme une fois qu’on a trouvé ce sens. « Construire un récit », est à la fois une base pour apprendre, mais aussi un compagnon d’écriture qui permet d’analyser son travail, d’en évaluer les manques et d’apprécier ses forces. Nous le recommandons chaudement !

Construire un récit, Yves Lavandier, 384p, 24 €, Ed. Les impressions Nouvelles.

 

Une vie de scénariste, d’Alain Layrac

Photo Alain Layrac Le mythe de la page blanche by E. Barrouyer

Une autobiographie où l’humour et la sincérité donnent le La. Alain Layrac est scénariste depuis plus de 25 ans, il a écrit pour la télé et le cinéma, il est également consultant et enseignant. Il cultive en lui un goût infini pour les personnages qui se trouvent au cœur des histoires. Avec « Une vie de scénariste », il se livre et raconte son parcours. Il revient sur son envie d’écrire des histoires depuis le plus jeune âge, sur sa formation avec un enseignant tyrannique (à l’université où était proposée à l’époque  la seule formation au scénario), sa rencontre déterminante avec Danielle Thompson puis tant d’autres dont Romain Compingt avec qui l’écriture se fait à 4 mains…   Mais au fil de ces 11 chapitres de vie, Alain Layrac ne dresse pas qu’un portrait rose bonbon de son métier. Il évoque aussi les sales coups (sans amertume), et les désillusions. Et toujours avec une authenticité qui nous touche.

Une vie de scénariste, Hémisphères éditions, collection Ciné-Cinéma, dirigée par Frédéric Sojcher. 253p, 15 €.

 

Tu ne tueras point ton héros trop tôt, d’Alissa Wenz et Patrick Bourgault.

tu ne tueras point ton héros trop tôt

Un livre pour garder les pieds sur terre ! Ainsi les auteurs nous préviennent-ils : « Le scénario est voué à la disparition : ne le négligez pas, mais ne le sacralisez pas non plus. Il est destiné à devenir autre chose que ce qu’il est. La série Mission impossible nous a prévenus : « Ce message s’autodétruira dans cinq secondes. » S’ensuivent ainsi des « lois », des « commandements », qui sont en réalité des partages d’expériences, les auteurs citent les cinéastes et leur travail sur plusieurs points, des conseils (qui peuvent paraître évidents mais ne le sont pas toujours comme lire des scénarios, aller au cinéma, regarder la télé, et analyser ce qui est vu). L’approche est ludique et concrète.

Tu ne tueras point ton héros trop tôt (les 365 lois incontournables du scénariste), d’Alissa Wenz et Patrick Bourgault, 256p, 23,90 €, ed. Armand Colin

 

Films à lire, Des scénarios et des livres, sous la direction de Mireille Brangé et Jean-Louis Jeannelle

Cet essai est un ouvrage de réflexion sur le scénario. Ses auteurs (des chercheurs, des cinéastes, des scénaristes…) s’interrogent sur le texte préalable au film. Que devient-il ? Il est parfois publié, mais sous quelle version ? Celle du tournage ?  Cet objet éphémère, transitoire, qu’est le scénario, voué à la disparition (voir chronique ci-dessus), existe pourtant bel et bien, tout comme les pièces de théâtre qui au départ n’ont pas vocation à être lues mais jouées. Cet ouvrage pose donc la question : le scénario est-il un genre littéraire, dans la mesure où il véhicule déjà les émotions du récit ? D’ailleurs, la scénariste Cécile Vargaftig explique dans ces pages qu’il faut parfois, dans l’écriture, savoir donner des détails (qui ne seront pas nécessairement tournés) pour convoquer des images chez le lecteur de scénario. Le débat est donc ouvert. Il est pointu et passionnant.

Films à lire, Des scénarios et des livres, sous la direction de Mireille Brangé et Jean-Louis Jeannelle, 354p, 25 €.

 

A.L.

Suivez nous sur les

RÉSEAUX SOCIAUX